Petit passage sur l’île de Pâques depuis Santiago du Chili. L’île qui fait partie intégrante du territoire est rattachée au Chili depuis le XIXème siècle, située à 5 heures de vol de la capitale en gros. Attachez vos ceintures, destination cette île mythique, entre Océanie et Amerique.

 

Une histoire tumultueuse

Rapidement, l’histoire de l’île de Pâques est trop longue pour être racontée dans ce blog, mais sachez que ce peuple a toujours vécu une relation compliquée avec son environnement !  Déjà, les scientifiques s’accordent peu pour savoir la nature exacte de leur provenance: Viennent-ils d’autres île de Polynésie (hypothèse la plus communément acceptée de nos jours), viennent-ils d’Amérique du Sud? Dans leurs histoires, il est communément admis qu’ils ont longtemps formé divers clans qui entretenaient des rivalités fortes, notamment entre les tribus des longues oreilles et des petites oreilles. Déjà, ce minuscule territoire était source de tension entre les différentes communautés de l’île de Pâques, et il s’avère que les relations ombrageuses entre les divers clans (qui pouvaient aussi être institutionnalisées comme lors de la « compétition-cérémonie » de l’homme-oiseau) étaient fortes et ont pu aboutir à l’absence totale d’arbres sur l’île quand les européens ont découvert l’île. La vérité est que l’histoire est peu connue car les rares pierres écrites redécouvertes sur l’île, à base de langage tribal rongo-rongo sont maintenant illisibles: plus personne ne sait parler ce langage archaïque ! Une grosse perte pour l’humanité que les archéologues essaient encore aujourd’hui de percer.

Et malheureusement l’arrivée des européens semble perpétuer cette « malédiction » qui s’abat sur les pascuans: tour à tour victimes de maladies et conflit avec les découvreurs, puis emmenée de force en tant qu’esclaves dans les mines de Pérou, ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle, quand l’île devient chilienne et qu’elle reçoit un (très sporadique) cargo de marchandises venant du continent qu’elle reçoit enfin le respect qu’elle mérite même si le mal est déjà fait: la population pascuane fut décimée et tente coûte que coûte de faire vivre sa culture spécifique, chose qu’elle arrive désormais très bien à faire de nos jours, sous l’effet d’un tourisme encourageant la mise en valeur de leur patrimoine incroyable et de leur héritage culturel très fort.

Une minuscule île couverte de moais !

De mon coté, j’ai pu découvrir cette fabuleuse île avec ma mère il y a maintenant quelques années, lors de mon stage qu Chili. Nous sommes resté à peu près 3 jours, en louant une voiture depuis la seule « ville » de l’île, Hanga Roa, temps largement suffisant pour découvrir ce minuscule confetti perdu dans l’océan Pacifique. Cela dit, c’est aussi assez pour s’imprégner de l’ambiance magique de ce lieu perdu au bout du monde. Des levers de soleil et couchers de soleil incroyable sur la mer, et la traversée en voiture de l’île sur les pistes poussiéreuses de l’intérieur. Il est aussi idéal de louer un cheval comme nous l’avons fait plusieurs fois pour donner du temps à l’exploration des ces statues mystérieuses.

Nous avons pris notre camp de base dans les faubourgs du minuscule village d’Hanga Roa, « Chez Antoine », pension de famille super sympa et très agréable d’un couple corse-pascuan ! De manière générale, la relative proximité avec la Polynésie française a renforcé la présence de français, bien représenté après les chiliens sur l’île. Il existe des vols directs avec Papeete également. Ainsi, après avoir pris du repos après les longues heures de vol depuis la capitale chilienne, nous vadrouillons dans le village…aux supermarchés quasiment vides ! On voit qu’on est très loin…cela dit vous pouvez manger très bien dans les restos ou les pensions, même si bien évidemment le budget peut grimper. A coté d’Hanga Roa, le premier ahu visible (socle soutenant des moais) est l’ahu Tahai, généralement le meilleur spot de l’île pour des couchers de soleil inoubliable! C’est également à ou vous découvrirez le moai avec des yeux en corail, le seul sur l’île ! Il est entendu que les autres les avaient déjà perdu avant même l’arrivée des européens, victimes des guerres fratricides pascuanes ou il était question de désacraliser les statues de la tribu ennemi en rejetant ces yeux.

Puis nous louons notre voiture destination les autres sites spécifiques de l’île, notamment l’ahu Tongariki, le plus grand et le plus impressionnant, là ou comme ailleurs (sauf sur un ahu spécifique en haut de l’île, l’ahu Akivi), les moais tournent le dos à la mer, sans doute pour protéger les habitants. Tongariki est vraiment incroyable. Tongariki est clairement selon moi l’endroit le plus spectaculaire de Rapa Nui.

Une culture spécifique et particulière

La culture de l’île est très particulière et unique au monde, bien que comme dit plus haut encore assez mal connu du à l’absence d’écrits encore compris de nos jours. Il n’empêche que ces fameuses statues, les moais, sont l’exemple le plus intriguant de cette civilisation, semblant représenter des dieux ou des ancêtres divinisés. D’ailleurs, j’ai adoré visiter l’autre site somptueux de l’île selon moi, le cratère Rano Raraku ou la « fabrique de moais ». En effet, à flanc de falaises, de nombreux moais sont plantés un peu partout, soit posés sciemment soit pas encore sortis de la roche, l’impression d’assister à la fabrication de moais en temps réel ! Très émouvant…

Aussi, ne manquez pas le cratère du volcan Rano Kau. Bien sur éteint comme le Rano Raraku, il semblerait que ce volcan était le point de départ des compétitions inter-tribales de l’homme-oiseau ou les champions s’affrontaient. De nombreux pétroglyphes (statues en roches, présentes aussi un peu partout sur l’île) sont notamment visibles en nombre ainsi que des restes de petites maisons en pierre. Aussi un super point de vue sur l’océan en contre-bas et les petits îlets bordant Rapa Nui, le nom pascuan de l’île de Pâques.

Encore un site d’importance, la Playa Anakena. Quasiment seule plage de cette île volcanique et pas du tout paradisiaque, Anakena est donc à voir pour sa plage bordée de moais. Assez venteux et donc pas très agréable, je me suis quand même baigner histoire de ! C’est donc quasiment le seul spot de l’île si vous voulez vraiment faire un plouf dans un cadre exceptionnel au pied des moais. Et comme partout sur l’île, peu de monde à l’horizon! Cela dit, si le cœur vous en dit, sachez qu’il est tout à fait possible de surfer ou même de plonger en scuba diving à la recherche d’un moai immergé au large de l’île. Encore une super expérience, renseignez-vous à Hanga Roa ! Avec le cheval, la plongée et le surf sont les activités sportives à faire sur l’île.

Enfin, terminez votre séjour tranquillement, après avoir parcouru les routes de l’île, par des petits restos sympas ou une soirée ciné dans un hôtel du coin qui passe justement le film (totalement méconnu) sur l’histoire de l’homme oiseau entre les tribus de l’île de Pâques par Kevin Costner 🙂

Bilan

Trois ou quatre jours en dehors du temps sur Rapa Nui, l’île de Pâques avec ma mère, voici donc l’un des voyages les plus marquant émotionnellement que j’ai fait ! Vraiment incroyable, et je finis mon tour de l’île par la visite de la mini-prison assez folklorique qui est située près du village d’Hanga Roa (vraiment pour les mini-délits, elle est limite ouverte!) ainsi que faire tamponner mon passeport avec ces fameux moais à la poste d’Hanga Roa, un souvenir sympa !

Il est temps de reprendre un avion Latam de retour vers le continent et Santiago. Rapa Nui, ce fut un immense plaisir, à refaire absolument !

Ou avons-nous dormi?

  • Hotel AtavaiL’hôtel Atavai fait chambre d’hôtes, une atmosphère familiale très sympa qui colle bien à ce lieu loin de tout où les gens se serrent le coude! Un couple atypique corse-pascuan très gentil qui vous feront découvrir l’île en partageant leurs bons plans! A recommander chaudement. Aussi connu sous le nom « Chez Antoine ».

 

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