Arrivée a Puyo, ville qui est la porte d’entrée de l’Amazonie équatorienne a environ deux heures de route de Banos. Un endroit atypique; même s’il est compliqué de voir la foret primaire si proche de la « civilisation ».

 

Puyo, ville frontière du bout du monde

Nous reprenons la route direction Puyo, qui n’est qu’a une heure de la cascade Paillon del Diablo près de Banos. Puyo est véritablement un des points d’entrée de l’Amazonie en Equateur. Si la ville en elle-même n’a quasiment aucun intérêt, c’est un bon moyen pour se poser un peu pour organiser une excursion ou encore visiter les environs proches qui s’ils ne sont pas de la forêt primaire bien évidemment, permettent d’avoir déjà un bon aperçu de la selva comme on dit ici, cette forêt amazonienne impénétrable.

En arrivant depuis la route des Cascades depuis Banos, qui n’est pourtant qu’a deux heures de Puyo, le changement de paysage, de climat et d’atmosphère est spectaculaire ! Des trombes d’eaux que nous avons rarement vus dans notre vue nous attendent dans cet endroit qui est un des plus humides de la planète ; on comprend pourquoi la forêt s’épanouit ici. La végétation est tout de suite plus luxuriante, la brume s’épaissit et on ne croise plus aucun bus touristique le long de la route. Et l’arrivée a Puyo ne fait que renforcer ce sentiment. Ici, c’est véritablement une ville frontière, une ville de pionniers qui ont dû de battre contre les éléments naturels pour faire progresser la « civilisation ».

Malheureusement a quel prix ? Ville sale, grise et polluée, formée de bidonvilles et avec un centre-ville dont nous ne sentons pas l’hyper sécurité, Puyo est le symbole de ces villes qui défrichent la foret a marche forcée et on nous apprendra plus tard que la forêt primaire est désormais très loin d’ici, celle qui est proche d’ici n’est qu’un pale substitut. Le gouvernement équatorien, comme tous les autres, ne semblent pas (encore) prendre cet enjeu écologique a sa juste mesure et autorise trop facilement des permis de construire partout dans le coin. L’écologie, sujet encore mineur en Amérique latine, malheureusement.

Ambiance particulière à Puyo

Après une introduction mitigée, et sachant que nous ne pouvons rester que peu de tempe en Amazonie et à Puyo, nous atterrissons au centre-ville, l’hôtel Araucano (région du Chili d’où vient son propriétaire), hôtel un peu miteux il faut bien le dire qui annonce la couleur : ne laissez aucun objet de valeur dans votre chambre, même si celle-ci est fermée a clef. Nous leur prenons quand même une chambre, dans cet hébergement qui semble malgré tout être un ancien bordel où nous avons tort ! En effet, les chambres sont dans des sortes de « vitrines » ou nous gardons uniquement notre intimité vis-à-vis du couloir extérieur par de longs rideaux rouges épais ! Et a l’intérieur de la chambre, des miroirs partout, y compris au plafond au-dessus du lit ! Bref, un des hôtels les plus atypiques qu’on a expérimenté durant notre séjour en Amérique du Sud !

Nous sortons le soir en voiture jusqu’à une pizzeria, tenue par un italien, ou nous avons rencontré une jeune française qui travaille comme serveuse, ayant décidé de s’installer dans ce coin de l’Equateur après avoir adorer l’endroit. Une vraie surprise de retrouver des européens expatries dans ce coin « paumé », il faut bien le dire. Nous échangeons brièvement sur les trucs à faire dans le coin et les expériences en communautés indiennes, toujours bien de discuter avec des compatriotes a l’étranger 😊

Des visites pour tous les goûts

Après une nuit réparatrice a l’hôtel, nous partons faire le tour des agences pour obtenir plus d’informations sur ces tours en communautés indigènes en Amazonie. Mais nous nous rendons rapidement compte que ces (très rares) agences sont très mal organisées et pratiquent des prix prohibitifs, surtout pour nous qui avons peu de temps. Et comme je n’ai pas eu le temps d’organiser par moi-même au préalable (notamment avec le gite Ecoiwa qui a l’air super, comme l’indique aussi ce post sur le forum du guide du routard – gros regret de ne pas avoir eu l’expérience de dormir en forêt auprès de communautés, renseignez-vous en avance au préalable notamment en les contactant directement sur leur page facebook ou via whatsapp))

Nous décidons finalement de rester dans les environs de Puyo, une solution qui semble la plus raisonnable de par notre manque de temps et notre budget limité. De plus les autres retours sur des communautés indigènes proches de la ville semblant manquer d’authenticité, nous n’avons pas un énorme regret. Nous nous décidons sur 2 sorties dans les faubourgs de la ville. La réserve Jardin de Orquideas montée par Omar Trello et le parc zoologique du centro de rescate Yana Cocha qui recueille des espèces animales de l’Amazonie sauvées du braconnage sur arrive encore de nos jours.

La première visite, plus d’informations sur cette page dédiée, est absolument fantastique tant le propriétaire des lieux, Omar Trello, est un personnage passionné qui fait énormément pour la protection de la biodiversité locale. Il a reconstruit en 30 ans un véritable échantillon sur des centaines d’hectares de toutes les espèces végétales qui existent en Amazonie, sur ce qui n’était alors qu’un terrain vierge défraîchi. Alors oui, ce n’est pas véritablement du foret primaire car elle n’a pas poussé naturellement et elle n’est la que depuis 30 ans mais ça y ressemble comme 2 gouttes d’eau ! Le travail titanesque et acharné de ce passionné est remarquable et touts les espèces d’arbres sont visibles chez lui, ce qui attire désormais dans son immense réserve toute une multitude d’insectes comme animaux, et notamment des signes sauvages qui ont désormais élu domicile tout en haut de ses arbres, quasiment invisible cependant car justement sauvages.

L’autre grosse visite, c’est la réserve zoologique de Yana Cocha, qui recueille des milliers d’animaux victimes de trafics ou braconnages en tout genre depuis de nombreuses années. Portée par des volontaires qui restent plusieurs semaines ou plusieurs mois, cette réserve est le moyen idéal pour rencontrer un très grand échantillon de la faune amazonienne que l’on n’aurait de toute façon pas réussir a apercevoir si nous étions allé dans cet « enfer vert », nombre d’entre eux étant des animaux nocturnes ou se camouflant parfaitement dans la densité de la forêt. Citons donc des caïmans, tortues, cacatoès, toucans, perroquets, ocelots, coatis, singes et bien d’autres espèces. Bref, visiter ce centre c’est aussi donner du crédit a tous les efforts fournis par ce genre d’association pour venir en aide à ces espèces en danger et maintenir la biodiversité locale.

Malheureusement, ce genre d’initiatives individuelles ne sont pas du tout comprises ni même encouragées par le gouvernement équatorien, en plein marasme en ce moment, qui préfère tout faire pour développer à marche forcée cette région du pays et en octroyant facilement des permis de construire plutôt que de soutenir ces idées écologiques.

Ainsi, ce fut donc nos principales visites lors de notre séjour à Puyo ; porte de l’Amazonie équatorienne. Par manque de temps, nous n’avons pas pu faire beaucoup d’autres choses, ni même explorer plus en profondeur la foret primaire, et ce n’est pas facilité par un tourisme local balbutiant et des priorités écologiques encore annexes pour le gouvernement. Pour un meilleur rendu de l’Amazonie, et si vous avez un bon budget, il semble que la réserve de Cuyabeno, véritable foret primaire près de la frontière péruvienne (environ 350 400 dollars pour trois jours tout compris par personne) est le meilleur point d’entrée pour l’Amazonie en Equateur.

On continue le road-trip !

De notre côté, nous reprenons la voiture, quittons l’Amazonie et reprenons notre chemin en Equateur !

Ou avons-nous dormi?

  • Hotel Araucano: Hotel Araucano, tenu par des chiliens. Vraiment spécial, comme énoncé ci-dessous, voir même un peu craignos, avec un petit dejeuner succin. Bref, un hotel dont on se souviendra pour ses couloirs d’ancien bordel (en tout cas, cela y ressemble beaucoup!) mais très content de n’y avoir passé qu’une nuit. De manière générale, bien de ne passer qu’une nuit dans cette ville bizarre…

 

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